Art-thérapie et gestion des émotions : le cahier de la peur
- Couleur Sacha

- 25 mars 2023
- 3 min de lecture
Les émotions nous sont indispensables, elles sont un signal, un message, que nous ne devons pas ignorer. Parce que l'émotion se crée et vit sa vie indépendamment de nous, il ne faut pas la refouler, mais l'accueillir et la transformer. Ne pas tenir compte d'une émotion pesante ou dérangeante, c'est l'inviter à rester en nous et à devenir prégnante au point de nous atteindre profondément et de nous rendre malade......
L'art thérapie offre pour cela un très bel outil dont je ne me lasse pas, sous forme d'un cahier créatif, qui permet de décortiquer l'émotion et surtout de l'extirper sur une feuille et de la regarder bien en face. Il faut pour cela s'armer de courage, de crayons, de pinceaux et de tout ce qui peut servir à coucher sur le papier l'émotion envahissante.....
Exemple d'un cahier de la peur :
Première étape, le gribouillage libérateur, figurant la peur qui m'envahi (dans un contexte d'insomnie) :

Oui, voilà pourquoi je ne dors pas, c'est elle qui m'observe et elle essaie de m'attraper.......mais qu'à cela ne tienne, je passe à la deuxième étape : le collage qui décortique :

C'est pas bien joli tout ça, beaucoup trop de pollution négative en tête, que j'évacuerai bien à coup de rame (ou de marteau ? .........l'artiste à tous les droits du moment qu'il reste dans son œuvre)....
Libérateur, mais stressant quand même de réaliser toute cette noirceur.....pour finir de l'extirper, troisième étape, celle du défouloir : trois couleurs (au choix) et peinture aux doigts.......on régresse, on s'en met plein les mains et plein la feuille (juste après avoir enfilé un tablier, c'est mieux !!)

C'est encore sombre et confus ? Oui, oui, mais vous n'avez pas vu les dizaines de mots papillons (ceux qui volettent dans la tête pendant ce puissant exercice) et qu'il convient de noter sur la page de droite dudit cahier. Ils sont trop personnels pour être notés ici, mais ils ont leur importance et font partie intégrante du processus libératoire...
La quatrième étape est celle de la toile : la peur au centre et sur les fils de sa grande toile, je note tous les symptômes que cette peur m'impose en restant en moi. Instructif et expiatoire.....ne pas se brimer...!!! Il faut tout sortir et laisser les mots coller aux fils de la toile...
Cinquième étape : représenter ce que pourrait être le cri libérateur pour se débarrasser de cette peur. La technique est libre, le but étant de trouver un début de solution, une piste pour l'après, une façon de pousser la peur vers la sortie et de la remplacer...oui, mais par quoi ? Les idées viennent d'elle-même, et sont souvent salutaires :

Ah, voilà......on sent poindre un vent libérateur et printanier, une ouverture vers la lumière......on progresse....
Sixième étape, le retour au calme.....je prends un crayon et le laisse filer doucement sur la feuille, une ligne courbe, que je trace calmement, en respirant tranquillement...le retour à l'apaisement..
Le cahier est terminé. Celui-ci est grand, il est fait avec des feuilles de format A3, mais tous les supports sont possibles. Ultime étape : la couverture du cahier. Le mien concernait mes insomnies, alors voilà :

Il reste une question cruciale : que faire de ce cahier une fois qu'il est terminé ? Absolument ce qu'on veut : un cale-armoire, des confettis, un envoi express à son pire ennemi, un brasero ou tout simplement le garder sous la main pour y revenir et mesurer sa progression personnelle. On peut aussi faire plusieurs tomes, une saga si l'émotion est un peu trop récurrente. Le cahier marche avec toutes les émotions et, en cas d'émotion positive, il peut être vécu comme une célébration davantage que comme un exercice libérateur. Tout est permis, du moment que ça fait avancer vers le mieux..........
Vous êtes tenté ? Alors à vos feuilles, feutres, crayons et tubes de couleurs !!!!!!!





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